Pour rester tout à fait dans la philosophie Koffie Kàn, nous avons offert notre ancienne machine de torréfaction, devenue trop petite et remplacée en 2004, à notre planteur bio dans la région du Chiapas. Cette ancienne machine avait été équipée d’une technologie directrice récente, fonctionne encore parfaitement et, sur le marché de l’occasion, se vendrait facilement pour quelque 25.000 euros. Mais pour nous, ça ne faisait pas le poids comparé aux perspectives de croissance qui s’ouvraient au planteur Ramiro.
Pour Koffie Kàn, la survie d’une plantation comme celle de Ramiro est de la plus haute importance : ça nous garantit la qualité de café que nous produisons. En outre, un tel soutien à notre partenaire commercial du Sud s’accorde tout à fait au concept global de l’entreprise équitable.
En revanche, les frais pour démonter la machine, l’emballer, la transporter à Anvers, l’expédier par bateau à Vera Cruz, la dédouaner, puis la transporter jusqu’à la plantation de Ramiro dans le Chiapas ont été considérables : leur estimation totale était de quelque 5.000 euros. Des frais, bien évidemment, très importants pour Ramiro qui s’en servirait mieux comme investissement dans sa plantation. Koffie Kàn a donc monté une association, ‘Zeemijlen voor Ramiro’ (‘Des milles marins pour Ramiro’), dotée de son propre compte en banque. Et nous nous sommes mis à mendier. Nous avons envoyé et distribué 10.000 tracts et nous nous sommes adressés à peu près toutes nos connaissances : concitoyens, clients, fournisseurs, amis, …
Et… ça a marché ! En très peu de temps, nous avons récolté 4.700 euros et quelques fournisseurs fidèles de Koffie Kàn ont aidé avec un parrainage solide : la machine a pu être transportée jusqu’à Vera Cruz sans frais pour Ramiro. En 2004, Ramiro a passé une semaine chez Koffie Kàn à Wenduine, où il est venu apprendre le métier de torréfacteur dans nos locaux. Non seulement, nous lui avons appris à manier la machine de torréfaction que nous lui avions offerte, mais nous lui avons également montré comment nous emballons et vendons notre café torréfié.
Lors d’une journée portes ouvertes, des parrains, villageois et autres intéressés sont venus rencontrer Ramiro et discuter avec lui. Les parties prenantes et la communication, nous l’avons déjà évoqué !